Le Conseil de la Concurrence plaide pour la "réhabilitation" de ses missions

Le Conseil de la concurrence a formulé plusieurs propositions pour "réhabiliter" son statut et ses missions en vue d'assurer une application efficace des règles de la concurrence et de la transparence dans toutes les activités commerciales et économiques en Algérie.

Dans un document intitulé "plaidoyer pour réhabiliter la concurrence en Algérie", le Conseil, présidé par Amara Zitouni, a émis plusieurs propositions en vue de "permettre à cette institution d'assurer une application efficace des règles de la concurrence et de la transparence dans toutes les activités économiques".  

Parmi les propositions formulées dans ce document qui traite du lien de causalité entre la concurrence et la corruption, le Conseil a appelé à l'élaboration d'une loi spécifique pour mettre en œuvre les dispositions de l'article 43 de la Constitution amendée en 2016, lesquelles ont consacré cinq principes relatifs à la concurrence, à savoir l'interdiction du monopole et la concurrence déloyale, la non-discrimination entre entreprises en ce qui concerne les aides de l'Etat, la régulation du marché et les droits des consommateurs.

Cette réhabilitation devra permettre à cette autorité entre autres de garantir son indépendance dans la prise de décision loin de toute pression notamment des milieux d'affaires (lobbies). Le Conseil a rappelé, dans ce cadre, la "légitimation constitutionnelle" du Conseil en tant qu'autorité chargée de veiller à l'ordre public économique par la régulation du marché, soulignant que cette consécration est de nature à renforcer son statut juridique, son indépendance et sa responsabilité à stabiliser le cadre juridique régissant la concurrence.

Cependant, le Conseil a particulièrement déploré "l'instabilité" du cadre juridique relatif à la concurrence mais surtout le placement successif du Conseil, durant les années précédentes, auprès du président de la République, du chef du gouvernement et enfin du ministre du Commerce, expliquant que ces situations se sont "répercutées négativement" sur le statut de l'institution et de son rôle dans la régulation du marché.

L'autre préoccupation soulevée dans le même document est celle portant sur le respect des règles de la concurrence dans le marché numérique.

Estimant que ce secteur a remis en cause les concepts classiques du droit de la concurrence, le Conseil a appelé à la révision et à l'adaptation des lois relatives à la protection du consommateur et à la protection des données.

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