Saison estivale 2019 : régression de 85 % de la demande

Selon Lazhar Bounafaa, PDG du groupe HTT (Hôtellerie, Tourisme, Thermalisme), qui s’exprimait récemment à l’émission «L'invité de la rédaction»de la radio algérienne, «nous avons un tourisme qui doit s’adapter au réseau international. Il y a des contraintes fiscales et bancaires. Il faut faire la différence entre l’hôtellerie et le tourisme». Décrypté, le message est le suivant : l’hôtellerie ne peut à elle-seule développer le tourisme dans notre pays.    

Selon lui, «la demande est importante, les potentialités existent, notre problème est la ressource humaine. Le management international est aujourd’hui une pratique universelle dont la pertinence, l’efficacité et la rentabilité sont reconnues et dispose de réseaux qui font d’eux des opérateurs incontournables. D’ailleurs, les investisseurs algériens confient leurs hôtels à ses partenaires. En Égypte et pays voisins, 80 % de leurs hôtels sont gérés par des organismes internationaux».  

La situation de la saison estivale 2019 est peu reluisante, conséquence des soubresauts politiques qui ont profondément secoué le pays et qui se traduit par "la régression de 85 % de la demande". L’année dernière à cette date, il y avait 100 % de réservation, «la nouvelle situation est très difficile à gérer. Nous avons dans certains hôtels l’annulation jusqu’à fin décembre de toutes les rencontres organisées soit chez le privé, soit chez le public». Sans le nommer, M. Bounaffa cite le cas d’un grand hôtel «dans une grande ville qui, depuis un mois, a fait zéro client». Dans le but de diversifier l’offre touristique et inciter les estivants à séjourner au niveau des établissements touristiques et hôteliers publics et privés, il a été proposé la réactivation des conventions signées avec les partenaires sociaux à travers l’application de tarifs préférentiels et compétitifs (des remises allant de 20 à 50%) au profit des familles et de groupes de jeunes. Mais il faut être réaliste, le privé ne pourra pas descendre au-dessous d’un certain seuil de rentabilité. Sur les 2 millions, près de 600 000 sont des Algériens résidents à l’étranger alors que pour le reste, ce sont plutôt des visiteurs de pays voisins qui dans la plupart des cas arrivent le matin et repartent le soir.

Selon lui, il faut axer sur le Sud plus que sur le balnéaire. Il est favorable à la "défiscalisation du tourisme pour avoir des résultats comme çà a été fait dans des pays tels que l'Espagne, suivis par la Turquie, l’Égypte et le Maroc".    

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