Le GAAN ouvre le dossier des métiers du numérique

La 8e édition du Forum RAKMANA, organisée par le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) s'est tenue lundi 26/09/2022 à l'hôtel Sofitel Alger sous la thématique «métiers, emploi, et formation».

L'enseignement supérieur et la formation publique sont-ils des réponses suffisantes aux nouveaux besoins des organisations en termes de métiers du numérique ? L'université suffit-elle à cela ? Pourquoi les milliers d'ingénieurs produits chaque année ne suffisent pas à remplir le gap ? Quelle capacité d'absorption pour les diplômés nos entreprises ont-elles réellement ? Comment bâtir un écosystème attractif pour les jeunes talents ?
Et en amont de tout ça, quel est l'état des lieux du marché de l'emploi sur les métiers du numérique ? C'est autour de ces questionnements que s'est articulé ce forum. Elle a été spécialement marquée par la richesse des échanges entre les participants autour de la thématique, mis en avant par un panel représentatif des différents axes :

Métiers, Emploi, et Formation. Des éclairages ont été donnés par Said Babaci, DG de Deltalog et Co-fondateur d'Inkidia, Louai Djaffer, DG d'Emploitic.com Algérie, Fouad Dahak, enseignant-chercheur et directeur des relations externes à l'Ecole nationale supérieure d’informatique (ESI), et El hachimi Benali, DG de CM Consulting.

«Nous démarrons nos activités de la rentrée sociale 2022-2023 en organisant la huitième édition du forum de la numérisation sous le titre des métiers, de l'emploi et de la formation. Le professeur Chitour, qui était ministre de l'Enseignement supérieur à l'époque, a déclaré à la Radio chaine 3 ce qui suit :

en 1990, l'Algérie formait environ 8000 ingénieurs, dont 2000 ingénieurs sur les 350 000 actuellement diplômés, alors que le pays a besoin de dizaines de milliers d'ingénieurs.

Cette phrase m'a interpellé et m'a fait réfléchir : qu'avons-nous fait des 8000 ingénieurs que nous avons formés dans les années 90 ? Qu'allons-nous faire des 2000 ingénieurs que nous avons formé en 2020 ? Et qu'allons-nous faire des milliers d'ingénieurs que nous formerons à l’avenir ?», a déclaré Tadjeddine Bachir, président de GAAN. Selon lui, «80% d'entre eux migrent vers les pays occidentaux car force est d'admettre que ni le secteur public ni le secteur privé n'ont pu offrir des opportunités d'emploi à ces personnes».
Il se pose une question pertinente :

«Formons-nous des dizaines de milliers d'ingénieurs pour les présenter sur un plateau d'argent aux pays occidentaux ? L'Algérie saigne de l'artère et de la veine, car nous dépensons des sommes colossales pour former des ingénieurs d'une part, et perdons ces jeunes qui quittent leur patrie et leurs familles pour construire la patrie des autres d'autre part».

Selon lui, «Nous devons réfléchir sérieusement ensemble pour trouver des solutions, cette double hémorragie ne peut pas continuer».

C'est l'objectif de cette édition du forum de la numérisation qui offre un espace à toutes les parties pour échanger des idées et essayer d'apporter des solutions.

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