Air Algérie réclame l'aide urgente de l'État

Cette demande a été formulée lors de la rencontre jeudi dernier d’Amine Debaghine Mesraoua, président directeur général par intérim de la compagnie Air Algérie depuis janvier 2021, et de ses cadres dirigeants avec Aïssa Bekkai, ministre des Transports.  

 

Le président directeur général par intérim a présenté un exposé détaillé de la situation de l'entreprise au niveau organisationnel et opérationnel, ainsi que son équilibre financier gravement impacté par la pandémie du Coronavirus. En effet, cet état a conduit à réduire sensiblement son activité aérienne et a diminué les rotations de sa flotte.

Air Algérie a néanmoins augmenté le nombre de ses vols dans le nouveau programme adopté le 28 août dernier, ce qui a contribué à réduire la pression sur la compagnie qui a repris graduellement ses vols, notamment sur son réseau international.

La réunion a aussi abordé les lourdes charges incompressibles supportées par l'entreprise dont une grande partie est constituée de la masse salariale, la maintenance des avions, le kérosène, redevances aéroportuaires et les dépenses en devises à l'étranger, ainsi que le ralentissement mondial enregistré par le secteur du transport aérien, ce qui hypothèquent les chances de développement de cette société nationale et menace sérieusement son avenir à court terme.  

Cette situation catastrophique a poussé les dirigeants à réclamer l'aide urgente de l'État.   

Le ministre après avoir écouté les différentes interventions a insisté sur la nécessité de «rationaliser les dépenses et d'appliquer les instructions du gouvernement concernant la restructuration de son activité, en particulier son réseau international», et a exhorté à «revoir certains textes juridiques et organisationnels encadrant cette activité et à les rendre plus souples, en ouvrant un large débat avec l’ensemble des opérateurs et acteurs de l'aviation civile».

Au sujet des charges financières supportées par Air Algérie au niveau des vols domestiques en raison du soutien de la tarification des billets, le ministre a promis de «lever tous les obstacles pour permettre à la compagnie d'obtenir ses créances en coordination avec le ministère des Finances afin de réduire la pression sur elle».

Le contexte très défavorable, marqué par une crise économique persistante, aggravé par les effets de la Covid-19 et une concurrence très rude des autres compagnies aériennes telles qu’Air France, Lufhansa ou Turkish Airlines, n’a laissé qu’une légère marge de manœuvre à Amine Debaghine Mesraoua pour redresser la situation.    

La compagnie souffre d’une pléthore d’effectifs et doit diminuer aussi le nombre de ses agences commerciales à l’étranger.

Le plan de restructuration de la compagnie a été un dossier épineux traité par les nombreux PDG qui se sont succédé à ce poste de responsabilité, convaincus qu’Air Algérie n’avait d’autre choix que de se conformer aux standards internationaux.

Add new comment