Abderrahmane Mebtoul: «L’Algérie a les potentialités pour devenir un pivot de l’espace euro-méditerranéen et africain».

Le président de la République française, Emmanuel Macron, se rendra en Algérie pendant trois jours du 25 au 27 août. Une visite destinée à «relancer la relation entre les deux pays» après plusieurs mois de crise. Il s'agira de son deuxième déplacement en Algérie après celui de décembre 2017 au début de son premier mandat présidentiel.
 
Paris et Alger espèrent tourner la page d'une série de malentendus et tensions qui ont culminé avec le rappel de l'ambassadeur d'Algérie en octobre 2021 après des propos du président français sur le système "politico-militaire" qui s’est surtout «construit sur la rente mémorielle». Mais les enjeux sont éminemment économiques. C’est du moins l’analyse de Pr A. Mebtoul, expert international, dans une contribution au site web AfricaPresse.Paris, l’agence de l'actualité économique africaine à Paris.
 
«L’Algérie entend lever les obstacles qui bloquent l’attrait de l’investissement étranger par la lutte contre la bureaucratie et la corruption qui freinent l’attrait de l’investissement, tant local qu’étranger. Sur le plan énergétique, au travers du GNL (Gaz naturel liquéfié) et des canalisations Medgaz et Transmed, l’Algérie est un acteur stratégique pour l’approvisionnement en énergie tant de la France que de l’Europe.
 
L’essentiel pour l’Algérie est de favoriser une accumulation de savoir-faire managérial et technologique, grâce à un partenariat gagnant-gagnant», écrit-il.
 
Mais, prévient-il «gardons-nous des utopies, soyons réalistes ! Dans la pratique des affaires, il n’y a pas de fraternité, ni de sentiments, et l’Algérie doit privilégier uniquement ses intérêts, comme c’est le cas de la France, car les opérateurs – qu’ils soient arabes, algériens chinois, russes, français ou américains – étant mus par la logique du gain, iront là où les contraintes sociopolitiques et socio-économiques sont mineures, leur objectif étant de réaliser le profit maximum». Il mettra en exergue le fait que «L’Algérie a les potentialités pour passer d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures et devenir un pays pivot au sein de l’espace euro-méditerranéen et africain».
 
En effet, l’attractivité du marché algérien découle de plusieurs avantages comparatifs dont «la proximité géographique des marchés potentiels d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient ; la taille du marché intérieur estimée à plus de 45 millions de consommateurs ; des richesses naturelles importantes ; des ressources humaines ; un endettement extérieur inférieur à 6 milliards de dollars ; des réserves de change – bien qu’en baisse, de 44 milliards de dollars à la fin de 2021 ; des recettes en devises qui devraient dépasser 50 milliards de dollars en 2022».
 
Il conclut : «l’Algérie entend ne pas être considérée sous la vision d’un simple marché et qu’il faille favoriser un partenariat gagnant-gagnant».

Add new comment